C’est avec une grande tristesse que nous avons appris la disparition d’Antoine Bagdikian dont l’engagement pour l’Arménie et la communauté arménienne en France était majeure.
Président de l’ANACRA, Association National des Anciens Combattants et Résistants Arméniens, il avait aussi été un des pères fondateurs de notre association.
C’est aussi grâce à ses actions et sa détermination que Missak Manouchian entrera au Panthéon dans quelques mois, nous ne le remercierons jamais assez.
Michel Pazoumian, a souhaité vous partager ces quelques mots :
En 1979 nous étions plusieurs professionnels à nous réunir afin de créer une organisation permettant aux cadres et chefs d’entreprises d’origine arménienne de travailler ensemble et de monter des projets professionnels permettant à notre diaspora française de se renforcer.
Antoine Bagdikian faisait partie de ce noyau créatif qui devait créer le GIA qui deviendra le G2IA 15 ans plus tard. Le G2IA aura connu plusieurs périodes influencées par les événements qui touchaient notre communauté. Parmi ceux-ci le tremblement de terre de 1989, puis l’indépendance de l’Arménie en 1991 auront été des étapes décisives. Tandis qu’un noyau dur constitué des architectes Manuel Deirmendjian, Alain Daronian et l’économiste Alain Marcerou lançaient les projets de reconstruction post-tremblement de terre grâce aux fonds de SOS ARMENIE, un autre groupe mené par moi-même, Gérard Achdjian et Sasun Saugy animions le centre de formation CEMA qui multipliait les formations professionnelles en Arménie.
Les conseils d’administration se succédaient et Antoine BAGDIKIAN était de tous les conseils. Il était présent, à l’écoute, à l’initiative, avec de nouvelles idées pour la recherche de financement pour mener nos actions, toujours affable et respectueux des autres. Sans relâche car il se l’appliquait au sein même de son entreprise, il stimulait nos partenariats internes de prestations de service permettant de dégager des financements pour le G2IA.
Si dans ces dernières décennies Antoine a montré tout son talent de négociateur aux plus hauts niveaux de l’État français dans le cadre de sa fonction de président de l’association des anciens combattants, l’ANACRA, qu’il a sublimé, il restait fidèle au G2IA et à ses évolutions. Lors de notre dernier entretien il y a à peine quelques mois, nous parlions économie et échanges entre les savoir- faires des Arméniens de France et l’Arménie. Certes la guerre des 44 jours nous affectait mais nous savions que nous ne pouvions pas baisser les bras d’autant que nous sommes une diaspora nombreuse et active en France.
Aller de l’avant comme nos illustres ancêtres dont nous sommes les héritiers. Tel était la volonté d’Antoine Bagdikian et il l’a appliqué avec intelligence et fidélité tout au long de sa vie.
Son ami Michel Pazoumian, co-fondateur du G2IA.