Le mardi 11 avril était le jour du rendez-vous mensuel du G2iA maintenant bien installé dans le cadre du restaurant du Sénat.
Antoine Yeretzian, fondateur associé de Blockchain France était l’invité de la soirée pour parler de la technologie Blockchain et de son tout jeune parcours.
Cette technologie présente les 4 caractéristiques suivantes :
- Résilience : la blockchain est beaucoup plus robuste et résiliente face aux attaques du fait de son design décentralisé.
- Traçabilité : il est possible de remonter l’historique des transactions sur la blockchain et de savoir quand elles ont eu lieu.
- Désintermédiation : pas d’autorité supérieure ou de tiers de confiance dans la blockchain, ce qui supprime des frais et des délais d’intermédiation.
- Intégrité de la donnée : une infirmation inscrite dans la blockchain reste intègre, c’est-à-dire que si elle est modifiée les participants du réseau pourront s’en rende compte.
D’ores et déjà des cas d’usage sont installée comme par exemple :
- Dans des pays développés disposant d’une législation et d’un corps social assurant une intermédiation importante, l’organisme bancaire IBM Global Financing a développé un pilote autour de la fluidification des processus de financements, pour réduire le temps de résolution des litiges. De nombreuses institutions travaillent dans le cadre des processus de Trade Finance (le suivi du processus end-to-end, la dématérialisation de la lettre de crédit et tout ce qui concerne le crédit documentaire). Les applications de la Blockchain ne se limitent pas à la finance. Des expérimentations sont en cours de réalisation dans les domaines de l’assurance, des transports, mais aussi sur des problématiques de traçabilité dans la supply chain: logistique, suivi de la chaine d’approvisionnement, produits de luxe. Le monde de l’énergie est également en effervescence sur le sujet.
- Dans des pays en voie de développement, l’exemple du Ghana a été cité pour exposer le système d’enregistrement du cadastre inexistant jusqu’à lors. L’ONG Bitland enregistre sur la blockchain les titres de propriété fonciers, et transmet aux citoyens le moyen de prouver électroniquement leur statut de propriétaire, ainsi que la liberté de librement transférer à d’autres individus leur terrain ; la blockchain remédie ainsi au manque de tiers de confiance criant et offre une nouvelle infrastructure aux citoyens ghanéens. Une expérimentation similaire est conduite en Géorgie. Sur un autre sujet, des start-ups comme Bitpesa ou Abra travaillent à réduire les frais et les délais des remises et des transferts internationaux, source de revenu importante pour certains pays en développement.
Plusieurs réseaux de confiance sont apparus et d’autres restent à venir. Si Bitcoin, est le premier à avoir été mis en production en 2009, d’autres réseaux comme Ethereum, Ripple, Iota ou Hyperledger, sont apparus et une concurrence est en cours pour atteindre des tailles critiques sur des usages qui restent encore à inventer.
Antoine Yeretzian souligne que si l’usage de cette technologie commence à arriver à maturité, il apparaît tous les mois des innovations qui démontrent que le marché est en plein ébullition et qu’on est loin d’une standardisation, issu d’une expérience suffisant. Autrement dit il y aura encore beaucoup de changements, des gagnants et des perdants, sur les choix faits ou des innovations à venir.
Dans tous les cas, c’est un monde de passionnés et passionnant qui a été exposé par Antoine Yeretzian, pris avant même sa sortie d’école par le virus de l’entrepreneur arménien.