Hommage à Daniel Bilalian : une voix, une mémoire

Le 14 mai 2025, Daniel Bilalian, grande figure du journalisme français, nous a quittés à l’âge de 78 ans. Avec lui disparaît une voix familière, rassurante et exigeante, qui a marqué l’histoire de l’audiovisuel français… mais aussi une mémoire arménienne précieuse, discrète et digne.

Né à Paris le 10 avril 1947, Daniel Bilalian portait en lui une double identité : celle de sa mère originaire du Pas-de-Calais, et celle, fondatrice, de son père arménien, rescapé du Génocide. Une histoire qu’il a souvent tenue à distance médiatique, mais qu’il honorait avec pudeur et force, notamment à travers son engagement pour le devoir de mémoire.

Sa carrière, démarrée à L’Union de Reims, l’a rapidement propulsé à l’ORTF, avant de faire de lui l’un des visages emblématiques d’Antenne 2 puis de France 2, où il présenta les journaux du 13h et du 20h pendant près de trois décennies. Journaliste rigoureux, respecté et parfois redouté pour son exigence, il fut également directeur des sports de France Télévisions de 2005 à 2010, laissant derrière lui une empreinte forte sur la manière d’informer, de transmettre et de raconter.

Mais au-delà du journaliste, c’est aussi l’homme de mémoire que nous voulons saluer. En novembre 2019, nous avons eu l’immense honneur de l’accueillir lors d’un dîner-conférence organisé par le G2IA, aux côtés de Bruno Chauvel, petit-fils d’un survivant du camp de Rawa Ruska. Ce moment rare fut l’occasion d’échanges touchants et lucides, où Daniel Bilalian partagea, non sans émotion, l’histoire de son père qui échappa à un camp de prisonnier… en transformant un uniforme en costume de ville.


-> À (re)lire ici : Dîner avec Daniel Bilalian – G2IA

Ce soir-là, comme souvent, l’élégance du récit se mêlait à la force du souvenir, dans un esprit profondément républicain et citoyen. Daniel Bilalian ne trichait pas. Il transmettait. Par les mots, par l’exemple.

Il restera pour nous un homme de convictions, fidèle à ses valeurs, passionné par l’information et profondément attaché à la transmission de la mémoire arménienne dans l’espace public français.
À sa famille, à ses proches, et à tous ceux qu’il a inspirés : le G2IA adresse ses pensées les plus sincères.

Daniel Bilalian, merci pour votre voix. Merci pour votre mémoire.

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